Bon, il n’y a pas de fumée sans feu comme on dit. Et si vous vous retrouvez avec ce site en ligne aujourd’hui, c’est sans doute parce qu’en 2020 nous avons tous plus ou moins vécu ce moment étrange appelé le confinement. Et comme pour beaucoup de monde, on a commencé à s’envoyer des messages pour savoir comment ça allait, à s’appeler, à se voir en visio.
Oui mais voilà, ça ne suffisait pas. Essayer de continuer à tisser du lien, c’est bien beau, mais passé trois apéros où on a plus picolé que si on s’était vu en vrai parce que dans chaque silence Zoom, y a une gorgée en embuscade, on s’est demandé ce qu’on pouvait faire d’autre. Et la réponse est apparue comme assez évidente : ressortir les dés du placard, et se relancer dans le jeu de rôle.
Chaque confinement sa campagne
La partie d’initiation pour un pote s’est muée en deux parties, puis trois, avant de devenir une campagne. Puis une seconde lors du confinement de novembre 2020. Toutes deux ont pris la direction de Westeros, et j’aurais l’occasion de mettre en ligne les deux axes narratifs qui nous ont bien occupé. Pourquoi ? Tout simplement par facilité.
L’univers du Trône de fer me colle à la peau depuis 2004 et si j’avais le même couteau que Will dans A la Croisée des Mondes, je trancherai la réalité pour aller là-bas par réflexe.
La première campagne a donc constitué en quelque chose de très classique avec l’élévation d’une maison du Conflans de basse extraction vers les hautes sphères de la politique des Sept Couronnes. La seconde, car beaucoup d’entre nous avaient repris un travail ou bien avaient des impératifs, a nécessité d’être plus simple à préparer et à jouer et donc s’orienter vers une aventure nomade. Nous avons donc pris une bande de Sauvageons en route pour Villevieille, histoire de trouver un remède à la grisécaille qui touchait Durlieu. Bref, tout un programme !
Leçons de masterisation
Et donc, en ce qui me concerne, ça a été une grande leçon de masterisation. J’aurais l’occasion de revenir dessus, mais je me suis retrouvé à rebondir sur les idées des joueurs, à improviser des choses cohérentes, et à moins préparer.
J’imagine que c’est quelque chose qui vient avec le temps et l’expérience ((ainsi qu’une bonne connaissance de l’univers, en l’occurrence), mais ça a réellement déverrouillé quelque chose dans mon esprit de meneur de jeu.
Cela m’a également amené à réfléchir à d’autres formes d’écriture. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose qui me parlait plus dans le fait de construire une histoire à 5 ou 6 glandus autour d’une table plutôt que tout seul dans mon coin. Attention, écrire des nouvelles (des romans parfois), ça a quelque chose de très plaisant, mais je me suis pleinement demandé si cela ne relevait pas d’un ego-trip un peu masochiste et assez peu en phase avec certaines de mes valeurs. Tartiner des mots sur un document pour l’imprimer sur des bouts d’arbres dans l’espoir que peut-être quelqu’un le lise. Mouais.
Attention, ça ne veut pas dire que je pense que la littérature ne sert à rien. Elle me correspond juste un peu moins. C’est pas les idées de romans qui manquent à l’intérieur de mon crâne ou les trucs déjà à moitié écrits. Je me demande juste si aujourd’hui, laisser une table de jeu de rôle s’emparer de ces bases pour les tordre, se les approprier et passer un bon moment (tout en touchant des thématiques fortes et des enjeux émotionnels costauds), ça ne me correspond pas plus.
Voilà donc comment j’ai abordé 2021 à l’époque, avec des réflexions plein le crâne qui m’ont amenées… jusqu’ici !
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